Clermont-ferrand

La présence juive est attestée en Auvergne depuis mille-cinq-cents ans.

Les Juifs suivent les légions romaines depuis la Provence et la Narbonnaise et remontant le Rhône, atteignent le pays des Arvernes. Leur histoire depuis l’Antiquité est en fait très fragmentée. Plusieurs communautés vont s’établir successivement à Clermont-Ferrand.

Celle du sixième siècle disparait en 576 lors la destruction de sa synagogue et un écrit relate cette tragédie (c’est la première mention textuelle d’une synagogue en France). La seconde présence connue va du treizième à la fin du quatorzième siècle et s’achève là encore par une expulsion. La plus ancienne Ketouba retrouvée en France date de cette période (1319 dans la ville de Riom à quinze kilomètres de Clermont-Ferrand) et récemment, une nécropole juive du quatorzième siècle a été mise à jour dans le bourg d’Ennezat, à une vingtaine de kilomètres de Clermont-Ferrand. Il s’agit de la plus grande nécropole médiévale juive d’Europe occidentale
Entre 1394 et 1789, les Juifs sont tolérés jusqu’à leur émancipation en 1791.
Au dix-neuvième siècle, la communauté juive clermontoise trouve sa place autour d’Israël Waël, commerçant alsacien en soierie, notable de la ville. La communauté est tout d’abord rattachée au consistoire de Bordeaux puis, depuis 1870, dépend du consistoire de Lyon. C’est sous le Second Empire qu’est édifiée la synagogue de la rue des Quatre-Passeports dans le vieux quartier de Fontgiève.

Des vagues successives d’immigration (Juifs alsaciens après la guerre de 1870, saloniciens, bulgares, roumains, polonais, allemands) constituent une importante communauté qui se renforce au début de la guerre par l’arrivée des étudiants de Strasbourg et le transfert du Séminaire Rabbinique. Les offices sont assurés jusqu’au printemps 1942. Plus de quatre-vingt membres de la communauté mourront dans les centres de mise à mort de Pologne. Après la seconde guerre mondiale, la communauté se reconstitue à partir des familles présentes avant la guerre, puis avec l’arrivée des Juifs d’Afrique du Nord pour atteindre aujourd’hui une centaine de familles.
A la fin des années soixante, l’ancienne synagogue est désaffectée et le culte est transféré dans le nouveau centre communautaire de la rue Blatin, en centre-ville. En 2000 la communauté s’associe à la rédaction du livre ; « Les Juifs de Clermont, une histoire fragmentée »; étude rassemblée par Dominique Jarrassé aux Presses Universitaires Blaise Pascal. En 2020, sous la direction de Julien Bouchet, agrégé d’Histoire paraît, chez le même éditeur « Présences Juives à Clermont-Ferrand durant l’époque contemporaine (1862-2013) »

En 1990, l’ancienne synagogue est rachetée grâce à la générosité d’Edmond Safra et nommée Beit Yacov en mémoire de son père.
Après l’inscription de l’édifice à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2006, les travaux de restauration à l’identique sont entrepris.

En 2007, l’ACI de Clermont-Ferrand a fêté le centième anniversaire de sa création ses statuts ayant été déposés le 15 novembre 1906.

Le 1er décembre 2013, est inauguré, cent cinquante et un ans après son ouverture, vingt ans après son rachat, et dix ans après le début des travaux, « l’Espace Culturel Beit Yacov » dans l’ancienne Synagogue des Quatre-Passeports restaurée.

Toujours propriété de l’ACI de Clermont-Ferrand, elle est depuis 2021 administrée pas le Mémorial de La Shoah, en tant qu’espace culturel et pédagogique.

Dans son centre communautaire de la rue Blatin, en plein centre-ville, l’ACI Clermont poursuit quinze siècles de présence juive à Clermont-Ferrand et assure l’accueil des fidèles.