La communauté juive de Belfort assure, hors périodes de confinement, les offices de chabbat et fêtes selon le rite ashkénaze principalement ; des morceaux choisis sont lus ou chantés selon le rite séfarade à l’occasion des fêtes. Privilégiant la convivialité, l’office de Chabbat est suivi d’un kiddouch.
La communauté juive de Belfort occupe une place reconnue dans la Cité à travers sa forte implication dans la promotion du patrimoine juif, le Travail de mémoire, les solidarités avec Israël, le renforcement du lien social avec tous les belfortains, le dialogue interreligieux ainsi que sa contribution au Concours de la Résistance et de la Déportation.
Elle dispose d’une revue périodique « Shalom notre communauté ».
Belfort est une ville d’art et d’histoire attachante et sa communauté juive a fortement contribué à son développement social, économique et politique.
– Brève historique :
Des Juifs alsaciens s’installent à Belfort en 1791 à la faveur de l’émancipation qui les élève au rang de citoyens. La ville était jusqu’alors interdite aux non-catholiques depuis le Traité de Westphalie en 1648. Une présence juive de changeurs liés aux activités bancaires de Elyet de Vesoul est mentionnée au XIII° siècle, communauté qui sera décimée par un pogrom au XIV° siècle.
– Foussemagne la rurale aux portes de Belfort :
Vers 1715/1734, le Seigneur de Reinach de Foussemagne installe une quinzaine de familles juives probablement originaires de Breisach en Allemagne, dans un ilot de 22 habitations dans cette commune rurale du Sundgau. Les Juifs de Foussemagne sont réputés pour le commerce des chevaux, ils sont « colporteurs sur la route de Bâle ». Cette communauté très organisée autour de sa synagogue, son école, ses abattoirs, ses boucheries, constituera au XIX° siècle à son apogée, jusqu’à 70% de la population du village. Ses morts étaient inhumés au cimetière juif de Jungholtz.
Cette communauté disparaît en 1940, laissant pour seules traces de la présence juive, une synagogue saccagée, un mikvé retrouvé, quelques témoignages glanés d’une vie juive. Parmi les personnages célèbres issus de la communauté juive de Foussemagne : Tristan Bernard, Ludovic Frossard, André Frossard.
– Belfort l’urbaine :
La synagogue
Le premier mariage juif à Belfort fut célébré par le rabbin de Foussemagne en 1793, dans une salle de prière située sur le faubourg de France. Une synagogue est mentionnée jusqu’en 1857 à l’emplacement actuel du Centre des 4 As. L’édifice actuel en grès des Vosges est l’½uvre de l’architecte Poisat Aîné, selon un style romano-byzantin avec deux coupoles orientalistes. L’intérieur arbore un plafond aux arcs gothiques, une Arche Sainte sculptée dans le stuc d’arabesques et de motifs floraux. Les allées sont éclairées de luminaires d’origine en bronze surmontés de l’emblème de l’architecte Hiram et de griffons d’or. Les vitraux sont l’½uvre des maîtres verriers Beyer de Besançon.
La synagogue actuelle de Belfort fut inaugurée 1857 en grande pompe, en présence des autorités civiles, militaires et de la fanfare militaire, commentée par la presse, sous l’exercice du très populaire rabbin Léopold Lehmann. Sa tombe au cimetière constitue l’une des plus belles stèles. En 1871, la Communauté juive de Belfort sous la conduite du rabbin Léopold Lehmann, participa en cortège, à l’inauguration du cimetière des Mobiles, où reposent les héros des trois sièges de Belfort.
L’existence du Mikvé, attestée, était située place de l’Etuve.
La communauté
– Les Juifs qui s’installèrent à Belfort étaient la plupart originaires du Sundgau (triangle Bâle, Mulhouse, Belfort), ils parlaient le Juddish-deutsch, ils étaient colporteurs, artisans, maquignons, tanneurs. Puis vinrent de Hagenthal-le-haut, Seppois-le-bas, Dürmenach, d’autres juifs qui avaient fui le Judenrumpel de 1848 (dernier pogrom de France).
Enfin, les « Optants » pour la France, quittèrent une Alsace allemande.
Ils étaient attachés à toutes les formes de la tradition juive alsacienne, en témoignent la liturgie et les siddourim, les mappot et les coutumes, les habitudes culinaires et l’organisation communautaire.
Certains devenus prospères créent faubourg de France, les premiers grands magasins de la ville. D’autres avaient transféré leurs affaires depuis l’Alsace, comme les usines textiles dirigées par Jacques Dreyfus – frère ainé du Capitaine Dreyfus – Des membres de la famille reposent au cimetière.
– Guerre 1914-1918 : La communauté compte 21 soldats et officiers Morts pour la France.
– Années 1920 : Le flux migratoire polonais crée son propre lieu de prière, rue sur L’Eau dans la Vieille Ville, sous la direction de Mr Langenauer et le rabbin Joseph-Haïm Kleinbaum.
– Guerre 1939-1945 : Belfort est en zone interdite. Environ 243 Juifs ne sont pas revenus de la déportation. 1945/1946 des rescapés de la shoah, principalement polonais s’installent à Belfort.
– Années 1962/1980 : La communauté accueille des Juifs d’Afrique du Nord – (1962), d’Iran (1978), et du Kazakhstan (1996).
– Parmi les personnalités et bienfaiteurs locaux on note : Dr Jules Lévy, Dr.Jacques Lévy, Dr Paulette Guguenheim – les familles Schwob, Bumsel, Jacques Dreyfus, Lucien Dreyfus, Jacob Guguenheim, Emile Blum, René Blum, Schwab, Goldschmidt…sans oublier l’industriel Schwob d’Héricourt.
– Parmi les élus de la Ville : les maires Léon Schwob, Edouard Lévy-Grünwald, Pierre Dreyfus-Schmidt, Pierre Bonneff ; Sénateur Michel Dreyfus-Schmidt.
– Sites à visiter : – La synagogue – Le cimetière israélite (1811). – La Vieille Ville et ses faubourgs pour leur charme et leur histoire juive.
Collection privée : « Les mappot narratives de la synagogue de Belfort (1850-1950) » ;
– Événements réguliers :
– Les Journées européennes de la culture et du patrimoine juifs ;
– La journée nationale du patrimoine ;
– Concerts, conférences, théâtre, projections ;
– Marché traditionnel des produits d’Israël (fin janvier) ;
– Cérémonies officielles de commémoration du souvenir de la déportation (fin avril) et de la Rafle du Vel-d’Hiv (mi-juillet) ;
– Visites pédagogiques ;
– Accueil de classes avec et hors partenariat rectorat Franche-Comté ;
– Rencontres interreligieuses ;
Télécharger la liste mohalims faisant partie de l’AMF (Association des Mohalims français).
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