La nomination

nomination

La nomination de la fille, Zeved Habat.

 

A quand remonte la nomination ?

La nomination d’un enfant constitue l’un des actes les plus anciens de l’humanité, puisque Eve nomme son premier fils, Caïn : «Adam connut Eve, sa femme; elle fut enceinte et enfanta Caïn. Elle dit : «J’ai acquis un homme avec (l’aide de) D».(Béréchit – Genèse IV, 1). La première fille à être nommée est Dina, issue de Jacob et Léa. « Ensuite, elle (Léa) mit au monde une fille, elle la nomma Dina. » (Béréchit -Genèse IV, 1). À l’époque de la Bible, pour mentionner un homme, on citait son prénom et celui de son père (par ex. Yossef ben Yaacov), pour une fille, son prénom et celui de la mère (par ex. Dina bat Léa).

Comment cela se passe ?

La hala’ha a conservé cette coutume pour l’élaboration de document à caractère religieux comme une kétouba (acte de mariage : X fils de Z ou Y fille de Z). Lors d’une prière pour un défunt, on cite parfois le nom de la mère. Pourquoi nommer ce qui porte déjà un nom ? Le poète juif égyptien, Edmond Jabès use de cette belle formule : « Les choses n’existent que lorsqu’elles sont nommées ». La nomination permet donc de sortir de l’anonymat, de faire converger une vocation et une réalité.

 

Quels sont les critères de la nomination ?

En donnant un nom à un enfant, on fait acte de respect filial (nom des grands-parents), de fidélité à notre histoire (nom des grandes figures bibliques ou
talmudiques) ou de projection sur l’avenir (nom qui fait sens pour le futur de l’enfant). La nomination reste donc un acte hautement réfléchi.

 

Quelles sont les implications au niveau du peuple juif ?

Le judaïsme se reconnaît dans la filiation avec le fils de Noé, Chem qui veut dire le Nom. Le judaïsme traduit la recherche permanente du nom, au nom de D.ieu, au nom d’Hachem, « Le Nom ». L’Être suprême qui est absolu alors que nous sommes finis. Nous avons malheureusement connu des périodes de notre histoire où nos pires ennemis ont remplacé nos noms par des numéros dans une négation de notre humanité.

Quelle est l’origine du mot zeved ?

 

Pour parler de la nomination d’une fille, la tradition parle de zéved habat. Le mot zéved (qui apparaît une seule fois dans toute la Bible) est à l’origine de la tribu de Zévouloun : « Léa fut encore enceinte et donna un sixième fils à Jacob. Léa dit : D.ieu m’a fait un beau cadeau (zéved tov) ; cette fois mon mari m’honorera, car je lui ai donné six fils. Et elle l’appela du nom de Zevouloun. » (Genèse XXX, 19 et 20).

 

Quel est le sens de la nomination ?

 

La nomination d’une fille est l’engagement des parents d’inclure cette enfant dans une histoire et dans le Grand livre des noms.

 

En quoi consiste concrètement cette nomination ?

 

La zéved habat est pratiquée généralement un mois après la naissance. On peut faire cette nomination soit à la synagogue soit à la maison. Au cours de la cérémonie, le rabbin récite une bénédiction pour le bonheur de l’enfant, où il évoque les grandes figures féminines d’Israël.

Si un Cohen se trouve dans l’assistance, il bénira le bébé selon la formule biblique traditionnelle. À défaut, un membre éminent de l’assistance pourra réciter cette Birkat Cohanim. Le Rabbin fera un commentaire de la paracha, du Talmud, du Midrach ou autre puis la cérémonie se terminera par une collation où l’on récitera les bénédictions adéquates. Il est toujours bon, lors de ces repas, d’inviter des nécessiteux de la communauté afin d’associer la mitsva de tsédaka et de faire partager concrètement à d’autre notre bonheur.