Lundi 28 avril 2025, le Président du Consistoire de France Élie Korchia était présent à Matignon pour la remise du rapport issu des Assises de lutte contre l’antisémitisme, initiées par Aurore Bergé, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
Le 13 février dernier, dans l’enceinte du célèbre Studio 104 de la Maison de la Radio et en présence de nombreuses personnalités dont le Président Élie Korchia, Aurore Bergé avait en effet annoncé la relance des Assises de lutte contre l’antisémitisme pour faire face « à la recrudescence des actes antisémites dans notre pays depuis le 7 octobre 2023 » et le pogrom terroriste commis par le Hamas en Israël.
Au cours des dernières semaines, deux groupes de travail ont ainsi été à pied d’oeuvre pour établir ce rapport, l’un portant sur les sujets éducatifs, piloté par l’historienne Marie-Anne Matard-Bonucci, l’autre sur les aspects judiciaires, piloté par le Conseiller d’État Richard Senghor.
La remise du rapport élaboré par les deux groupes de travail s’est donc déroulée ce lundi 28 avril en présence des ministres Aurore Bergé et Élisabeth Borne, lesquelles ont notamment tenu à rappeler que « ce qui se dresse devant nous, ce n’est pas une vague, c’est une lame de fond ».
Aurore Bergé a aussi appelé à un « sursaut national » face à une « situation d’urgence démocratique », laquelle a été parfaitement décrite dans son allocution par Marie-Anne Matard-Bonucci.
Parmi les propos forts et lucides d’Aurore Bergé, la ministre a rappelé qu’il y a aujourd’hui « l’antisémitisme qui frappe, celui qui tague, qui insulte, qui crache, qui attaque, qui incendie, qui blesse, qui viole, qui tue. Il y a aussi l’antisémitisme d’atmosphère, celui qui s’installe au quotidien, qui invite à ne pas faire de vagues. »
Les propositions issues du rapport portent sur un triptyque d’actions : « éduquer et former à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme », « définir et mesurer l’antisémitisme sous toutes ses formes », et enfin « sanctionner les actes antisémites et protéger les victimes ».
Outre des dispositions visant à améliorer la formation des agents publics et à harmoniser la qualification des actes antisémites entre les différents ministères, en s’appuyant sur la définition de l’IHRA, il est aussi proposé d’adapter la réponse pénale aux formes contemporaines de l’antisémitisme, dont l’antisionisme.
Il est ainsi proposé de créer un nouveau délit « relatif à la provocation, à la destruction ou à la négation d’un État internationalement reconnu ».
Un nouveau délit qui permettrait selon la ministre de mieux lutter contre cet antisionisme qui a désormais pour corollaire « un antisémitisme décomplexé » et qui « place des cibles dans le dos des juifs français ».
Enfin, il est à noter que le rapport recommande de renforcer l’arsenal juridique en révisant la loi de 1881 afin de « faire sortir les propos à caractère racistes ou antisémites du droit de la presse » et faire des auteurs de ces actes « des délinquants de droit commun ».